8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 16:12

Internationalnews

7 avril 2012

Mondialisation.ca, Le 2 avril 2012

 

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La crise secoue l’Union européenne jusque dans ses fondations. Pour plusieurs pays, le nœud coulant de la dette publique s’est serré et ils sont pris à la gorge par les marchés financiers. Avec la complicité active des gouvernements en place, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, les institutions financières à l’origine de la crise spéculent sur les dettes des États et se font rembourser au prix d’une austérité féroce. Une offensive brutale contre une série de droits économiques et sociaux de la majorité de la population est lancée [1]. 

La réduction des déficits publics doit se faire non pas en réduisant les dépenses sociales publiques, mais par la hausse des recettes fiscales, en luttant contre la grande fraude fiscale et en taxant davantage le capital, les transactions financières, le patrimoine et les revenus des ménages riches. Pour réduire le déficit, il faut aussi réduire radicalement les dépenses entraînées par le remboursement de la dette publique dont la partie illégitime doit être annulée.

 

La compression des dépenses doit aussi porter sur le budget militaire ainsi que sur d’autres dépenses socialement inutiles et dangereuses pour l’environnement. En revanche, il est fondamental d’augmenter les dépenses sociales, notamment pour pallier les effets de la dépression économique.

 

Il faut également accroître les dépenses dans les énergies renouvelables et dans certaines infrastructures comme les transports en commun, les établissements scolaires, les installations de santé publique. Une politique de relance par la demande publique et par la demande de la majorité des ménages génère également une meilleure rentrée des impôts. Mais au-delà, la crise doit donner la possibilité de rompre avec la logique capitaliste et de réaliser un changement radical de société. La nouvelle logique à construire devra tourner le dos au productivisme, intégrer la donne écologique, éradiquer les différentes formes d’oppression (raciale, patriarcale…) et promouvoir les biens communs.



Pour cela, il faut construire un vaste front anticrise, tant à l’échelle européenne que localement, afin de réunir les énergies pour créer un rapport de force favorable à la mise en pratique de solutions radicales centrées sur la justice sociale et climatique. La réalisation d’un audit de la dette publique effectué sous contrôle citoyen, combinée à une suspension unilatérale et souveraine du remboursement de la dette publique, permettra d’aboutir à une annulation/répudiation de la partie illégitime de la dette publique et de réduire fortement le reste de la dette. 

 

Tout d’abord, il n’est pas question de soutenir les allégements de dette décidés par les créanciers, notamment à cause des sévères contreparties qu’ils impliquent. Le plan de réduction d’une partie de la dette grecque mis en pratique à partir de mars 2012 est lié à l’application d’une dose supplémentaire de mesures piétinant les droits économiques et sociaux de la population grecque et la souveraineté du pays[2]. Selon une étude réalisée par la Troïka, malgré la réduction de dette concédée par les créanciers privés, l’endettement public de la Grèce atteindra 164% du PIB en 2013 ![3] Il faut donc dénoncer l’opération de réduction de la dette grecque telle qu’elle est actuellement menée, et y opposer une alternative : l’annulation de dette, c’est-à-dire sa répudiation par le pays débiteur, est un acte souverain unilatéral très fort.

 

Pourquoi l’État endetté doit-il réduire radicalement sa dette publique en procédant à l’annulation des dettes illégitimes ? D’abord pour des raisons de justice sociale, mais aussi pour des raisons économiques que tout un chacun peut comprendre et s’approprier. Pour sortir de la crise par le haut, on ne peut pas se contenter de relancer l’activité économique grâce à la demande publique et à celle des ménages.

 

Car si on se contentait d’une telle politique de relance combinée à une réforme fiscale redistributive, le supplément de recettes fiscales serait siphonné très largement par le remboursement de la dette publique. Les contributions qui seraient imposées aux ménages les plus riches et aux grandes entreprises privées seraient largement compensées par la rente qu’ils tirent des obligations d’État dont ils sont de très loin les principaux détenteurs et bénéficiaires (raison pour laquelle ils ne veulent pas entendre parler d’une annulation de dette). Il faut donc bel et bien annuler une très grande partie de la dette publique.

 

L’ampleur de cette annulation dépendra du niveau de conscience de la population victime du système de la dette (à ce niveau, l’audit citoyen joue un rôle crucial), de l’évolution de la crise économique et politique et surtout des rapports de force concrets qui se construisent dans la rue, sur les places publiques et sur les lieux de travail au travers des mobilisations actuelles et à venir. Dans certains pays comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande et la Hongrie, la question de l’annulation de la dette est une question de la plus grande actualité. Pour l’Espagne et l’Italie, elle est en passe de le devenir. Et bientôt, le thème sera un point central du débat politique dans un grand nombre de pays.

 

Pour les nations d’ores et déjà soumises au chantage des spéculateurs, du FMI et d’autres organismes comme la Commission européenne, il convient de recourir à un moratoire unilatéral du remboursement de la dette publique. Cette proposition devient populaire dans les pays les plus touchés par la crise. 

 

À Dublin, à la fin novembre 2010, une enquête d’opinion réalisée auprès de 500 personnes indiquait que 57 % des Irlandais interrogés se prononçaient en faveur d’une suspension du paiement de la dette (default, en anglais) plutôt que pour l’aide d’urgence du FMI et de Bruxelles. « Default ! say the people » (« Le peuple pour la suspension du paiement »), titrait le Sunday Independent, principal hebdomadaire de l’île. Un tel moratoire unilatéral doit être combiné à la réalisation d’un audit citoyen des emprunts publics, qui doit permettre d’apporter à l’opinion publique les preuves et les arguments nécessaires à la répudiation de la partie de la dette identifiée comme illégitime. Comme l’a montré le CADTM dans plusieurs publications, le droit international et le droit interne des pays offrent une base légale pour une telle action souveraine unilatérale.

 

L’audit doit aussi permettre de déterminer les différentes responsabilités dans le processus d’endettement et d’exiger que les responsables tant nationaux qu’internationaux rendent des comptes à la justice. Dans tous les cas de figure, il est légitime que les institutions privées et les individus à hauts revenus qui détiennent des titres de ces dettes supportent le fardeau de l’annulation de dettes souveraines illégitimes car ils portent largement la responsabilité de la crise, dont ils ont de surcroît profité. Le fait qu’ils doivent supporter cette charge n’est qu’un juste retour vers davantage de justice sociale. Il est donc important de dresser un cadastre des détenteurs de titres afin d’indemniser parmi eux les citoyens et citoyennes à faibles et moyens revenus. 

Si l’audit démontre l’existence de délits liés à l’endettement illégitime, leurs auteurs devront être sévèrement condamnés à payer des réparations et ne devront pas échapper à des peines d’emprisonnement en fonction de la gravité de leurs actes. Il faut demander des comptes en justice à l’encontre des autorités ayant lancé des emprunts illégitimes. 

En ce qui concerne les dettes qui ne sont pas frappées d’illégitimité selon l’audit, il conviendra d’imposer un effort aux créanciers en termes de réduction du stock et des taux

 

d’intérêt, ainsi que par un allongement de la période de remboursement. Ici aussi, il sera utile de réaliser une discrimination positive en faveur des petits porteurs de titres de la dette publique qu’il faudra rembourser normalement. Par ailleurs, la part du budget de l’État destinée au remboursement de la dette devra être plafonnée en fonction de la santé économique, de la capacité des pouvoirs publics à rembourser et du caractère incompressible des dépenses sociales.

 

Il faut s’inspirer de ce qui avait été fait pour l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale : l’accord de Londres de 1953 qui consistait notamment à réduire de 62 % le stock de la dette allemande stipulait que la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne devait pas dépasser 5 %[4].

 

On pourrait définir un ratio de ce type : la somme allouée au remboursement de la dette ne peut excéder 5 % des recettes de l’État. Il faut également adopter un cadre légal afin d’éviter la répétition de la crise qui a débuté en 2007-2008 : interdiction de socialiser des dettes privées, obligation d’organiser un audit permanent de la politique d’endettement public avec participation citoyenne, imprescriptibilité des délits liés à l’endettement illégitime, nullité des dettes illégitimes, adoption d’une règle d’or qui consiste à dire que les dépenses publiques qui permettent de garantir les droits humains fondamentaux sont incompressibles et priment sur les dépenses relatives au remboursement de la dette… Les pistes alternatives ne manquent pas.

 


[1] Damien Millet (professeur de mathématiques, porte-parole du CADTM France, www.cadtm.org) et Eric Toussaint (docteur en sciences politiques, président du CADTM Belgique, membre du Conseil scientifique d’ATTAC France) ont écrit AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Seuil, 2012. Ils ont dirigé le livre collectif La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011, qui a reçu le Prix du livre politique à la Foire du livre politique de Liège en 2011.

[2] Voir http://www.cadtm.org/Le-CADTM-denonce-la-campagne-de

[4]  Éric Toussaint, Banque mondiale…, op. cit., 


http://www.internationalnews.fr/article-europe-pourquoi-annuler-la-dette-illegitime-par-damien-millet-et-eric-toussaint-103055746.html 

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 06:13

Innternationalnews

 

Mercredi 29 Février 2012

 

(Mammal - Flickr - cc)

 

Laurent Pinsolle
Porte-parole du parti Debout la république dirigé par Nicolas Dupont-Aignan, ancien président... En savoir plus sur cet auteur


La sortie de l'euro un cataclysme ? Laurent Pinsolle rappelle que 69 pays ont quitté leur union monétaire sans trop de dommages et que cinq prix Nobel d'économie considèrent la sortie de l'euro comme une option réaliste.
C’est aujourd’hui la dernière ligne de défense des partisans de l’euro : la fin de la tour de Babel monétaire édifiée à Maastricht provoquerait un cataclysme économique. Pourtant, d’innombrables économistes, dont des prix Nobel, affirment le contraire, comme Jonathan Tepper dans une étude passionnante.

LA PEUR, DERNIER REMPART DE DÉFENSE DE L’EURO

Il est proprement incroyable d’écouter les éditorialistes ou les politiques évoquer une sortie de la monnaie unique. Au Grand Journal, Nicolas Dupont-Aignan a eu droit à une mise en scène scandaleuse où l’image passait en noir et blanc, histoire de bien signifier que cela serait « passéiste ». D’autres vous regardent comme si vous étiez à moitié fou et n’hésitent pas à prendre à témoin le monde des économistes, pour qui les conséquences seraient catastrophiques. 
  
Pourtant, une étude sérieuse démontre que cela est faux. Si on ne peut nier que des économistes sont partisans de la monnaie unique, les critiques de l’euro présentent des rangs suffisamment prestigieux, divers et nombreux pour mériter un vrai débat de fond. Pas moins de quatre « prix Nobel » (Krugman, Stiglitz, Sen, Allais), des dizaines d’autres, de tous les bords (libéraux – Gréau - ou progressistes – Sapir, Lordon) dont quelques uns prophétiques (Lafay, Cotta, Rosa, Todd). 
  
D’ailleurs les partisans de l’euro ont trouvé en Marine Le Pen l’avocate idéale de la sortie de l’euro. Ses approximations et son manque impressionnant de culture économique en font une adversaire facile à tourner en dérision tant il est facile de la mettre en difficulté. Tout ceci contribue malheureusement à la stagnation de l’idée de la sortie de l’euro malgré les carences toujours plus évidentes de la monnaie unique, qui pousse l’Europe dans la dépression.

LES UNIONS MONÉTAIRES FINISSENT BIEN

Comme d’autres, j’ai déjà fait un dossier assez fouillé sur la fin de l’euro avec les exemples de l’Argentine ou de la Tchécoslovaquie. Mais j’ai reçu récemment une étude très fouillée de Jonathan Tepper, un économiste anglais. Il a étudié pas moins de soixante-neuf pays qui ont quitté une union monétaire au 20ème siècle, « avec un impact économique négatif limité », rendant la sortie de l’euro « faisable », et nous donnant un plan clair pour sa réalisation. 
  
Bien sûr, une majorité de ces sorties correspondent à la décolonisation, mais d’autres cas se rapprochent davantage de la zone euro : la fin de l’Empire Austro-Hongrois en 1919, la séparation de l’Inde et du Pakistan en 1947, celle du Pakistan et du Bangladesh en 1971, la séparation de la Tchécoslovaquie ou de l’ancienne URSS en 1992, ou enfin l’Argentine en 2002. Mieux, dans le cas de la zone euro, il s’agit de revenir à une situation existante auparavant, ce qui est plus simple. 
  
Pour l’auteur, l’histoire nous donne des réponses à toutes les questions relatives à la fin d’une union monétaire. Le processus pratique est bien connu : surimpression des anciens billets et remplacement par de nouveaux, contrôle des capitaux. Il souligne que « dans presque tous les cas, la transition a été douce », même s’il y a une restructuration des dettes. Pour lui « la sortie est l’outil le plus puissant pour rééquilibrer l’Europe et créer de la croissance ». 
  
Selon l’auteur, les pays du Sud sont déjà condamnés du fait de leur endettement et de leur perte de compétitivité. Et il souligne que le défaut est une solution partielle : il faut corriger la surévaluation de la monnaie car l’euro fait peser l’ajustement sur les plus faibles. Et même s’il y a un défaut, l’expérience montre que « les inconvénients de la dévaluation sont brefs et qu’une croissance rapide suivrait » évoquant la crise des pays émergents en 1997-1998 ou l’Argentine.

DE LA BANALITÉ DE LA SORTIE D’UNE UNION MONÉTAIRE

L’auteur cite également l’économiste Andrew Rose, professeur à Berkley, qui a étudié une base de données de 130 pays de 1946 à 2005 et pour « le plus frappant, c’est qu’il y a remarquablement peu de mouvements économiques au moment de la dissolution d’une union monétaire ». Selon Volker Nitsch, de l’université de Berlin, « historiquement, les dissolutions d’unions monétaires ne sont pas inhabituelles » et il chiffre le nombre d’unions dissoutes à 128 de 1948 à 1997. 
  
Deux économistes de Princeton, Peter Garber et Michael Spencer, qui ont étudié spécifiquement le cas austro-hongrois, soutiennent que « en conclusion, la plupart des sorties d’une union monétaire n’ont provoqué qu’une faible volatilité économique, que leurs dissolutions sont fréquentes et qu’elles peuvent être réalisées rapidement, contrairement à ce qui est avancé par certains ». Le Pakistan et le Bangladesh ont mis fin à leur union monétaire aisément en pleine guerre civile ! 
  
Il y a un an, les défenseurs de l’euro soutenaient qu’une sortie serait catastrophique, entrainant défaut et effondrement du pouvoir d’achat. La Grèce démontre que c’est le maintien dans cette prison monétaire qui provoque une catastrophe. Mieux, l’histoire montre que la sortie n’est pas si compliquée… 

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.
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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 05:51

Internationalnews


La réalité du chômage en France et en Allemagne est largement sous-estimée par les chiffres officiels 

Le "modèle économique allemand", encensé pour sa croissance et son dynamisme, ne semble pas aussi enviable qu’il n’y paraît. En particulier concernant le chômage, dont les chiffres seraient truqués pour cacher le fait qu’une partie de la population vit dans la précarité. De même qu’en France, où le taux de chômage officiel n’est pas le reflet exact de la réalité. Petite démonstration par Philippe Murer, professeur de finance à la Sorbonne.


Quels sont les véritables taux de chômage en France et en Allemagne ?
En utilisant deux méthodes différentes, on peut évaluer le taux de chômage en France entre 16 et 20% de la population en âge de travailler. L’Allemagne serait à 15%.

En lisant les quatre articles en annexe et en fouillant longtemps dans les statistiques, je me suis rendu compte que les chiffres allemands semblent faussés. Il faut dire que les chiffres français du chômage ne sont pas réalistes non plus.


Une responsable de l’Arbeitsagentur d’Hambourg (Pôle-emploi allemand) souhaitant garder l’anonymat, ne cache pas sa colère:

« Qu’on arrête de parler de miracle économique. Aujourd’hui, le gouvernement répète que nous sommes aux alentours de 3 millions de chômeurs, ce qui serait effectivement historique. La réalité est toute autre, 6 millions de personnes touchent Hartz IV,… »

Récemment la polémique a été relancée après que le quotidien Die Welt a rapporté, dans son édition du 27 septembre, que les chiffres du chômage des seniors sont « truqués ». D’après le journal conservateur, un chômeur de plus de 58 ans sur deux n’est plus répertorié dans les chiffres de la Bundesagentur für Arbeit  (Agence fédérale du travail).

Par une magouille comptable et dialectique, le pôle emploi allemand aurait fait sortir 211 000 chômeurs seniors des listes. Le crédo du Silberschatz (littéralement, le « trésor de l’expérience » des seniors), chanté par la ministre du Travail, Urula Van der Leyen, qui répète que « les principaux bénéficiaires du redressement du marché du travail allemand sont les 58 ans et plus » a depuis pris du plomb dans l’aile.
Interpellé sur la question par Klaus Ernst, le chef de file de la Linke (parti politique de gauche) le porte-parole ministère du Travail a d’ailleurs dû reconnaître que « début 2011, seulement 43 % des seniors bénéficiaires du chômage étaient enregistrés sur les listes. »« Les 4,9 millions d’adultes sont en fait des chômeurs, des quasi-chômeurs — qui travaillent moins de 15 heures par semaine — ou des précaires. Les plus touchés sont les familles monoparentales et les seniors », souligne Brigite Lestrade, auteur d’une étude sur les réformes Hartz IV (Cerfa, Juin 2010).  

Méthode pour vérifier le taux de chômage : retraiter des RSA socle et autre chômeurs cachés


Le nombre de chômeurs en Allemagne et en France semblent en train de diverger, bilan très flatteur, remarquée et encensée en France par presque tous les commentateurs. A juste titre ?

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

En revanche, la comparaison évolue quand on suit le nombre de personnes au chômage ou touchant le RSA socle en France, la loi Hartz en Allemagne. L’Allemagne s’en tire un peu mieux récemment mais il n’y a rien de miraculeux.

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Le taux de chômage des deux pays est à 21% en France et 16% en Allemagne.

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Comment expliquer ces différences ?


La population en âge de travailler baisse en Allemagne et augmente en France

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Ce qui permet à l’Allemagne de faire baisser son chômage avec moins de croissance qu’en France
D’autant plus que le chômage est encore plus caché en Allemagne qu’ en France

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

On remarque que la population au travail en France a augmenté de façon comparable en France et en Allemagne

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Autre méthode pour vérifier le taux de chômage : le taux d’activité


Depuis 1970, le changement des mœurs a considérablement accru la participation des femmes à l’emploi en France. Nous travaillerons donc sur le taux d’activité des hommes pour ne pas biaiser l’étude. Nous avons aussi enlevé les jeunes hommes de 15 à 24 ans touchés par le chômage — mais qui étudient plus longtemps maintenant — afin d’éliminer un biais statistique et les plus de 60 ans à cause des changements de système de retraite.
 
A partir des chiffres de l’INSEE, on peut tracer la courbe suivante.

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

De 1975 à 2009, le taux d’activité des hommes de 24 à 60 ans est donc passé de 77,1 à 64,6 %.
 
Le taux de chômage de 2009 peut être indirectement évalué comme le taux de chômage de 1975 +12.5% en supposant qu’un homme entre 24 et 60 ans souhaite autant travailler en 2009 qu’en 1975.
 
Comme le taux de chômage était de 3% en 1975, on trouve un taux de chômage estimé de 15.5% chez les hommes.


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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 22:07

Internationalnews

23 mars 2012

WSWS 23 mars 2012

Par Nick Beams 

 

 

 

Les reportages l'ont présenté comme un renflouement de la Grèce. C'est un terme totalement inapproprié.


Les 130 milliards d'euros d'aides publiques diverses accordés par les ministres des finances de la zone euro la semaine dernière n'étaient pas un renflouement de la Grèce, mais un renflouement des banques et des institutions financières qui avaient investi dans ses obligations.


L'on estime que pour chaque euro apporté par Bruxelles, seuls 19 centimes iront au gouvernement grec, le reste allant directement dans les coffres des banques et des investisseurs financiers.


Les coûts du remboursement sont supportés par les Grecs. Des suppressions d'emplois brutales et la destruction des services sociaux ramènent le pays aux conditions de la Grande dépression. On estime que près d'un tiers de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté.


En annonçant la décision de la semaine dernière, le chef du groupe des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a souligné qu'Athènes devait démontrer un « engagement fort » à « la consolidation fiscale, les réformes structurelles et la privatisation. » - des noms de code pour désigner le pillage de la Grèce par la meute du capital financier international.


La poursuite des « réformes », a déclaré Juncker, devrait « permettre à l'économie grecque de revenir sur une voie durable. » C'est un mensonge méprisable. La Grèce en est à sa cinquième année de récession, l'économie s'y est contractée de plus de 7 pour cent l'an dernier. Le glissement vers la dépression va s'accélérer, avec le chômage, pour le moment à 20 pour cent, et qui augmente encore. La Grèce est prise dans un cercle vicieux. L'imposition des mesures d'austérité mène à une contraction de l'économie, ce qui augmente encore plus de fardeau de la dette.


D'une manière qui rappelle les méthodes développées pour la première fois par l'impérialisme britannique au dix-neuvième siècle, la Grèce a été transformée en une semi-colonie du capital financier international. Au moins quatre représentants de la commission européenne, ainsi que des représentants du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne (BCE) – la fameuse « troïka » - seront stationnés en permanence à Athènes pour vérifier les moindres détails de la politique du gouvernement.


Les affirmations répétées, selon lesquelles ce paquet de mesures de renflouement va réduire la dette grecque, sont fausses. Quand la crise a commencé au début de 2010, la dette du pays représentait environ 120 pour cent de son produit intérieur brut (PIB), depuis, elle a augmenté à 170 pour cent. Maintenant, le but affiché est de la ramener à 120 pour cent.


L'affirmation selon laquelle un effondrement financier de plus grande ampleur aurait été empêché est également un mensonge. En décembre dernier, les marchés financiers étaient à quelques jours d'être gelés. La BCE, craignant un effondrement de l'ampleur de celui qui avait suivi la chute de Lehman Brothers en septembre 2008, est intervenue pour rendre disponibles près de 500 milliards d'euros à un taux d'intérêt de 1 pour cent dans le cadre de son programme LTRO d'opérations de refinancement à long terme. Un cadeau supplémentaire a été fait le mois dernier, portant le total à 1000 milliards de dollars accordés aux banques.


Sans surprise, étant donné les opportunités de bénéfices faciles que cela constituait, l'effet immédiat de ce programme a été de donner un coup de fouet aux marchés financiers. Les banques ont utilisé les fonds reçus au taux de 1 pour cent pour investir dans des obligations et autres avoirs financiers dont les taux sont plusieurs fois supérieurs, leur permettant de garantir à leurs PDG et leurs traders des bonus bien épais en récompense de leur « perspicacité financière. »


Si cela a écarté la menace immédiate d'un effondrement, le LTRO a fait plonger la BCE plus profondément dans la crise de la dette, créant une nouvelle source d'instabilité. Si, ou plutôt quand, les banques seront bloquées par une nouvelle vague de panique et commenceront à revendre leurs obligations, la BCE sera contrainte d'intervenir à nouveau.


Le professeur Paul de Grauwe, de la London school of Economics, notait dans une chronique pour le Financial Times : « le programme LTRO a relâché la pression sur les marchés de la dette souveraine dans la zone euro. Mais ce n'est que temporaire. Les pays périphériques sont maintenant poussés dans une récession profonde qui va exacerber leurs problèmes fiscaux et créera un regain de méfiance sur les marchés financiers. » En conséquence, a-t-il prévenu, « la crise de la dette souveraine va exploser à nouveau. »


Écrivant dans le Financial Times d'aujourd'hui, le chroniqueur européen Wolfgang Münchau a prévenu que la crise de la zone euro était loin d'être terminée. « Si vous croyez que les mesures de la banque centrale européenne ont "gagné du temps", vous devriez vous demander : du temps pour quoi ? La situation de la dette grecque est tout aussi instable qu'avant ; comme celle du Portugal ; ou celle du secteur bancaire européen et comme celle de l'Espagne. Même si la BCE fournissait des financements à bas prix et à volonté pour le reste de la décennie, cela ne suffirait pas. »


Il y a d'autres points d'inquiétude potentielle, mis à part ces pays dits périphériques. La Belgique a une lourde charge de la dette, qui s'approche des 100 pour cent du PIB, ainsi qu'un important secteur bancaire. La France a un déficit persistant de sa balance des paiements et a un important secteur bancaire considérablement exposé aux économies de ces pays périphériques.


Hors d'Europe, la stagnation de l'économie japonaise et son déficit fiscal persistant de plus de 10 pour cent du PIB génèrent des inquiétudes sur le fait qu'à un certain point, il pourrait être contraint d'emprunter sur les marchés internationaux.


En pleine campagne pour sa réélection, le président Nicolas Sarkozy a déclaré que la crise financière européenne était terminée. En fait, on n'en est qu'au début.


L'interaction entre les troubles financiers et le déclin de la production de richesses qui a caractérisé la crise grecque menace de devenir un phénomène mondial, avec le déclin ou la stagnation des taux de croissance dans les grands pays capitalistes.


L'Europe continentale, la Grande-Bretagne et le Japon sont en récession ou tout près de l'être, l'économie américaine stagne, pendant que la Chine a fortement réduit ses prévisions de croissance.


En même temps, les taux d'endettement dans pratiquement toutes les grandes économies augmentent depuis 2008-2009. Bientôt, le capital financier international exigera des augmentations significatives des taux d'intérêts sur les dettes nationales, non seulement en Europe, mais partout. L'attaque contre les travailleurs grecs et la jeunesse grecque n'est que l'expression la plus aiguë d'une offensive internationale contre la classe ouvrière.


Dans tous les reportages des médias, les opérations du système financier mondial et la crise de la dette sont dissimulées derrière un langage trompeur et ésotérique. Mais le contenu de classe essentiel est clair : la dette souveraine et l'abandon des dépenses sociales qui s'ensuivra est l'un des mécanismes centraux d'une contre-révolution sociale mondiale.


Cette guerre de classe mondiale ne peut être contrée et remportée que par une réponse internationale de la classe ouvrière : une lutte unifiée pour faire tomber les seigneurs de la finance internationale et tout le système d'exploitation afin d'entamer la réorganisation de l'économie mondiale en s'appuyant sur un programme socialiste pour répondre aux besoins de l'humanité. C'est la perspective du Comité international de la Quatrième internationale.


(Article original paru le 19 mars 2012)

 

http://www.internationalnews.fr/article-la-crise-grecque-n-est-qu-un-debut-102138629.html

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 05:35

Internationalnews

20 mars 2012


WSWS 17 mars 2012

 

 

Un homme sans domicile fixe dans la rue Sophokleous

Au cours de ces trois dernières années, la dévastation sociale de la Grèce a entraîné une augmentation drastique de la famine et du nombre des sans domicile fixe (SDF).

Officiellement l'on estime qu'un tiers des Grecs vit à présent sous le seuil de pauvreté mais en réalité les choses sont bien pires. Selon les statistiques nationales de l'agence ELSTAT, au début de la crise en 2010, plus de 3 millions (27,7 pour cent) sur les 11 millions d'habitants que compte la Grèce vivaient déjà au bord de la pauvreté ou de l'exclusion sociale.

Depuis, les conditions de vie de millions de gens ont considérablement empiré.

Des personnes sans abri à la station de métro Monastiraki

Le chômage de masse est à présent un phénomène permanent avec des taux officiels de 21 pour cent.

Pour la première fois, plus de 50 pour cent des jeunes sont sans emploi.

Plus de 500.000 personnes n'ont aucun revenu d'aucune sorte dans ce qui était jusque il y a quelques années un pays au niveau de vie en hausse.

La situation est si désespérée que quelque 500.000 personnes ont quitté le pays.

Avec un millier de personnes par jour  réduites au chômage et une attaque continue contre les salaires et les prestations sociales, il y a à présent une couche de la société qui ne cesse de croître, les « nouveaux SDF. »

Ce mois-ci, Christos Papatheodorou, professeur de politique sociale à l'université Democritus de Thrace, a dit à l'agence AFP que le nombre de SDF « risque d'exploser. »

Les chiffres officiels de la pauvreté cités par ELSTAT n'incluent pas les milliers de SDF en Grèce. Papatheodorou a souligné que les statistiques de l'Office statistique de l'Union européenne et des agences nationales « basent leurs chiffres sur le ménage type, c'est-à-dire des personnes ayant un toit. Et donc, l'augmentation de l'extrême pauvreté dans laquelle se trouvent les SDF n'apparaît pas dans les statistiques. »

Le Financial Times a commenté ce mois-ci: « Au fur et à mesure que la crise s'aggrave en Grèce, le tissu social donne des signes de déchirure, soulevant des questions quant à savoir quel degré d'austérité le pays peut encore supporter. Les pertes d'emplois ainsi que les réductions des droits à la retraite ont créé une nouvelle classe de pauvres urbains."

La queue devant la soupe populaire

Cette pauvreté persistante est visible partout à Athènes. Rien que l'année dernière l'on avait évalué à 20.000 le nombre de sans-abri dans la capitale grecque. Cette nouvelle armée de SDF a dû supporter l'un des hivers les plus froids de mémoire d'homme.

Une équipe de reporters du World Socialist Web Site a visité deux soupes populaires dans la ville.

Leorgia Exarchou et une autre bénévole en train de préparer un repas pour la soupe populaire assurée par l'église

Georgia Exarchou travaille comme cuisinière bénévole à la soupe populaire organisée par l'église Agia Asomaton dans la rue Thermopylon, près de la place du marché historique Agora. Elle a dit au WSWS : « Quand j'ai commencé ici en 2004, 20 à 30 personnes venaient chercher un repas par jour. Il y a un an et demi le nombre est passé à 100. Depuis il est passé à 250 par jour et parmi eux il y a de plus en plus d'enfants. »

Exarchou fait depuis huit ans du bénévolat à la cuisine qui est surtout utilisée par des Grecs autochtones. Elle travaille avec dix autres bénévoles.

Son église reçoit des grandes surfaces les excédents alimentaires et les aliments dont la date de vente est périmée. L'église organise 67 soupes populaires à Athènes. Les églises nourrissent plus de 250.000 personnes par jour partout en Grèce. « Nous ne recevons aucun soutien du gouvernement pour ce travail, » a-t-elle expliqué. « Ils ont détruit la société en Grèce. La Grèce était un pays agréable mais ils l'ont détruit. »

Elle a poursuivi en disant: « Les gens viennent ici avec un tas de problèmes. Beaucoup d'entre eux sont sans abri.La plupart d'entre eux ont des problèmes de santé. Nous les envoyons à d'autres organisations d'aide. Un grand nombre de gens ont perdu leur emploi et n'ont plus les moyens pour s'acheter de la nourriture. Ils sont incapables de trouver un emploi, ne reçoivent aucune aide financière et n'ont plus d'argent pour nourrir leur famille. »

En 1967, Exarchou était une jeune fille lorsque le régime militaire fasciste avait pris le pouvoir en Grèce. « Si ça continue comme cela, ça ira encore une fois vers une dictature de la junte, » a-t-elle averti.

Dans un bâtiment de la rue à côté, rue Sophokleous, on distribue de la nourriture surtout aux étrangers et aux demandeurs d'asile. C'est une des plus anciennes soupes populaires d'Athènes. L'un des services de repas est assuré par l'église Agia Asomaton.

Ce jour-là, quelque 200 personnes ont fait la queue pour recevoir une petite portion de riz et un morceau de poulet. Parmi les gens qui ont reçu de la nourriture il y avait de jeunes mères et leurs enfants. Peu de chaises étaient disponibles et la plupart des gens mangeaient debout dans la cour, à peine protégés de la plus battante.

Les gens mangent leur repas à la soupe populaire rue Sophokleous

Au bout d'une demi heure, tous les gens doivent quitter la cour et le reste des aliments est laissé à des dizaines de pigeons. Ceux qui venaient tout juste de prendre leur repas se sont mis à rentrer chez eux ou à marcher dans les rues en quête d'un endroit sec pour passer la nuit.

Un homme venu d'Algérie avait vécu un temps à Paris avant de venir en Grèce. « La situation sociale en Grèce est terrible, » a-t-il dit. « Ce n'est pas l'Europe, Paris c'est l'Europe, mais pas ici. » Il veut retourner en Algérie parce que là-bas ses conditions de vie étaient meilleures que de vivre dans la rue en Grèce. »

Greece Athens Street Woman

Aamen a dit qu'il était arrivé en Grèce il y a un an en provenance de l'Iran en espérant trouver une vie meilleure. « Pendant des années j'avais voulu venir en Grèce, » a-t-il dit. « Maintenant je suis là, mais il n'y a plus de meilleure vie ici. » Le gouvernement a détruit notre avenir à tous. »

A la soupe populaire, l'une des personnes sans abri a dit que c'était maintenant chose courante de voir les gens demander de la nourriture à leurs voisins. Il a dit que plus tard ce soir il y aura des SDF qui feront les poubelles sur les places principales.

En quittant la soupe populaire rue Sophokleous on a pu voir un grand nombre de SDF assis ou dormir dans les entrées d'immeubles. Un Grec plus âgé était allongé sur un lit de fortune près de la station de métro Monastiraki dans le centre d'Athènes. Il a expliqué qu'il vivait dans la rue depuis dix ans et que son revenu total était de tout juste huit euros par semaine.

« On ne voit pas les nouveaux SDF dans les endroits bien en vue comme par exemple les stations de métro parce qu'ils ont honte et préfèrent dormir dans des coins isolés » a-t-il dit. « Le nombre de SDF a tellement augmenté. La Grèce est en train de retomber dans le Moyen-Age. »

Il a besoin de soins médicaux quotidiens en raison des plaies infectées qui couvrent le bas de ses jambes et ses pieds. Jusque-là, il avait réussi à obtenir des médicaments de Médecins du monde, une organisation d'aide humanitaire non gouvernementale. Toutefois, suite à l'aggravation de la crise économique, l'accès à des traitements est devenu de plus en plus difficile. Il a dit qu'il avait reçu cette semaine une dose de médicaments plus petite que d'habitude.

(Article original paru le 14 mars 2012)

 

Titre original: La faim et le nombre de sans domicile fixe s'aggravent en Grèce

Les emphases sont d'IN

 

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http://www.internationalnews.fr/article-la-faim-et-le-nombre-de-sdf-s-aggravent-dramatiquement-en-grece-101989778.html

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 19:13

Internationalnews

Libération

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Titre original: «On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation»

REPORTAGEMenacés par la famine, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la dictature. Economique, cette fois.

Par MARIA MALAGARDIS, Envoyée spéciale à Athènes

 

Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d’Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? «Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», soupire Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie «de gérer la foule». L’ambiance est tendue quand les grilles s’ouvrent enfin, et qu’une longue cohorte se forme jusqu’au stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique.

Certains tentent de doubler, d’autres de repasser une seconde fois. Il y a des cris, des disputes, tout doit aller très vite : la distribution ne dure qu’une demi-heure. Et tant pis pour les retardataires ! Gestes fébriles, regards fuyants, ils s’accrochent à leur repas qu’ils avalent rapidement assis dans la cour. Au milieu des quelques marginaux et des vieillards aux vêtements usés, on remarque tout de suite cette nouvelle catégorie de citadins jusqu’à présent peu habitués à quémander sa nourriture. La plupart d’entre eux refusent de parler aux journalistes, détournent la tête dès qu’on les aborde.«Ils ont honte», confie Sotiris, 55 ans, qui s’est retrouvé au chômage après avoir travaillé vingt ans dans une compagnie de sécurité. «Mais en Grèce, les allocations chômage ne durent qu’un an», rappelle-t-il. Tirant nerveusement sur sa cigarette, il évoque sa femme, malade du cancer et alitée, ses deux fils, aussi au chômage, qui vivent sous le même toit. «Que va-t-on devenir ?Je n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir», s’affole-t-il. Juste avant de partir, il demande un euro, murmurant : «Juste pour un café. J’en ai oublié le goût.»

Années fastes. En Grèce, on les appelle les «néopauvres», ou encore les «SDF avec iPhone» : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors que les crédits à la consommation les avaient poussés à se surendetter pendant les années fastes. Qui ne sont pas si loin : entre 2000 et 2007, la Grèce affichait encore un taux de croissance prometteur de 4,2%. Puis la crise bancaire de 2008 et l’annonce coup de tonnerre d’un déficit budgétaire record de 12,7% du PIB fin 2009 ont fait s’effondrer, comme un château de cartes, une économie aux bases trop fragiles pour résister au jeu spéculatif des marchés.

Premier pays «dégradé» d’Europe, la Grèce est aujourd’hui le plus mal noté par les agences financières. Travail au noir, fraude fiscale, administration inefficace : les maux sont connus et une grande partie de la population accepte la nécessité des réformes structurelles exigées par «Merkozy», comme on appelle ici le tandem Angela Merkel-Nicolas Sarkozy, qui domine les négociations à Bruxelles. Mais les plans d’austérité imposés au pays depuis le printemps 2010 passent mal. Ils frappent en priorité les salariés et les retraités, qui ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle. Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.

«J’ai commencé à m’inquiéter lorsqu’en consultation j’ai vu un, puis deux, puis dix enfants qui venaient se faire soigner le ventre vide, sans avoir pris aucun repas la veille», raconte Nikita Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde. Il y a une dizaine d’années, l’ONG française avait ouvert une antenne en Grèce pour répondre à l’afflux aussi soudain que massif d’immigrés clandestins sans ressources. «Depuis un an, ce sont les Grecs qui viennent nous voir. Des gens de la classe moyenne qui, en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public. Et depuis six mois, nous distribuons aussi de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde, constate le docteur Kanakis, qui s’interroge. Le problème de la dette est réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus de soigner ou se nourrir ?»

Diktats. Jeudi, une scène insolite s’est déroulée au cœur d’Athènes, sur la place Syntagma, juste en face du Parlement : des agriculteurs venus de Thèbes, à 83 km de la capitale, distribuent  50 tonnes de patates et d’oignons gratuitement. Annoncée à a télévision, la distribution tourne vite à l’émeute. Tout le monde se précipite sur les étals. A nouveau des disputes, des cris. «On n’avait pas vu ça depuis l’Occupation», peste Andreas qui observe le spectacle à distance. L’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale avait provoqué une terrible famine qui reste dans toutes les mémoires.

Mais si le mot revient si souvent pour décrire le retour de la faim qui frappe les classes moyennes, c’est aussi en référence aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin. «Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers !» s’exclame Andreas.

Employé dans une entreprise maritime, il rit en évoquant l’éventualité de supprimer les treizième et quatorzième mois des salariés du privé. Comme beaucoup d’employeurs, le sien ne lui verse aucun salaire depuis des mois.«Les patrons invoquent la crise pour éviter de payer leurs employés», se plaint-il. Puis, se tournant vers l’ancien Palais royal qui abrite le Parlement, il ajoute : «Ici, il y a 300 crétins qui suivent un gouvernement non élu par le peuple. Est-ce qu’ils ont diminué leur train de vie ? Les fonctionnaires de l’Assemblée touchent toujours seize mois de salaires et personne à Bruxelles ne s’en préoccupe.»

«Laboratoire». Loin d’avoir, comme en Italie, provoqué un sursaut national face à la crise, Loukas Papademos, le Premier ministre «technocrate» nommé en novembre, brille surtout par son silence. Alors que le pays négocie à nouveau sa survie en promettant de nouvelles mesures de rigueur, la seule interview qu’il a accordée était destinée au… New York Times. Andreas en est persuadé : «Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne.»

Libération, 30 janvier 2012

La grèce préfigure la tiers-mondialisation de l’europe

Debtocracy : gouverner par la dette (film grec vostf)

Vidéos des émeutes en grèce/video of greek riots

Fmi - pourquoi un audit de la dette en grèce ?

Comment goldman sachs a mis la grèce à genoux en 10 ans (vidéo)

Dossier crise économique, la grèce, l'euro et les banskters…

Grèce : lettre ouverte aux peuples d’europe par mikis theodorakis

 

http://www.internationalnews.fr/article-la-grece-victime-du-diktat-de-l-ua-au-bord-de-la-famine-99769056.html

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 15:46

Internationalnews

 

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Mondialisation.ca, Le 5 novembre 2011
 

Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.


Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Mikis Theodorakis, figure emblématique de la résistance à la junte des colonels, a averti que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant "partenaires européens", c’en sera "fini de nous en tant que peuple et que nation". Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une "fourmi" face à ses "partenaires", alors que le peuple le voit comme "brutal et offensif". Si cette politique continue, "nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre".

 


Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Mikis Théodorakis a également adressé une lettre ouverte aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux grecs. 



Extraits :

"Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…) Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle. Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance.

 

Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elles-mêmes générées sous forme de dettes.

 

Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté  et d’Europe. (…)


Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. (...)  

 

Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme."


Mikis Theodorakis

Le 28 octobre 2011

 

http://www.internationalnews.fr/article-grece-lettre-ouverte-aux-peuples-d-europe-par-mikis-theodorakis-88058401.html

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 19:04

Internationalnews

 

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Michel Collon Info


C’est l’écrivain américain O.Henry qui, au début du XXème siècle, inventa l’expression « république bananière » pour désigner les pays d’Amérique centrale et des Caraïbes qui n’avaient de république que le nom.

 

Les oligarchies locales étaient entièrement inféodées à la multinationale américaine United Fruit Company (rebaptisée United Brands Company en 1970, puis Chiquita Brands International en 1989) ou à sa concurrente la Standard Fruit. Ces deux grandes productrices et exportatrices de bananes étaient elles-mêmes intimement liées au gouvernement de Washington qui constituait leur bras armé.

 

Depuis la formulation, en 1823, de la doctrine Monroe, on ne compte plus, en Amérique latine, les interventions militaires, éliminations de dirigeants progressistes et coups d’Etat organisés ou soutenus par les Etats-Unis pour préserver les privilèges de leurs entreprises.

 


A cette fin, la Maison Blanche pouvait compter sur la complicité et le zèle de gouvernements locaux corrompus et habitués à obéir aux ordres de l’ambassadeur des Etats-Unis. En 1927, un document du Département d’État sur l’Amérique centrale résumait parfaitement la situation :« Nos ambassadeurs accrédités dans les cinq petites républiques qui s’étendent de la frontière mexicaine à Panama ont été des conseillers dont les conseils ont eu force de loi dans les capitales où ils résident respectivement ». 

 

Mais quand il n’existait pas (ou pas encore) de dirigeants suffisamment serviles, Washington prenait directement le contrôle des deux secteurs stratégiques de la gestion du pays (en dehors des forces armées et de la police) : la collecte des impôts et les services des douanes. Ce fut le cas, entre autres, à Cuba (via l’amendement Platt à la Constitution nationale en 1902), à Haïti, en République Dominicaine, au Nicaragua. Il s’agissait donc d’enclaves américaines extra-territoriales [1] exerçant la réalité du pouvoir dans des Etats théoriquement souverains.


L’Europe ne produit pas de bananes, mais elle a déjà ses républiques bananières. Pour s’en convaincre, il suffit de remplacer United Fruit par banques et marchés financiers ; amendement Platt par Pacte pour l’euro ; la troïka ambassadeur américain, marines et contrôleur des douanes par une autre troïka : Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international. Les capitales de ces républiques ne sont plus La Havane, Port-au-Prince, Saint-Domingue ou Managua, mais Athènes, Dublin, Lisbonne (et demain Madrid et après-demain Rome, voire Paris).

 

Leurs gouvernements ont accepté de devenir de simples protectorats auxquels ne reste d’autre liberté que celle d’imposer à leurs peuples des plans d’austérité à perpétuité et de bradage généralisé des biens publics, tels qu’ils sont concoctés à Bruxelles, Francfort, Berlin et Washington.


Les techniques de « persuasion » sont devenues plus sophistiquées. Il n’est plus besoin de brandir la menace de coups d’Etat militaires.

 

Au contraire, la politique du « gros bâton » financier est présentée par les médias et la plupart des dirigeants européens comme de nature presque humanitaire : il s’agit de « sauver » la Grèce, l’Irlande, le Portugal, etc. Y compris contre leurs propres peuples ! Jusqu’ici, les gouvernements n’ont tenu aucun compte des grèves, manifestations, mouvements d’Indignés et même sondages d’opinion qui dénoncent leur soumission aux diktats des marchés.

 

Tous appréhendent cependant le moment où leur servitude volontaire provoquera des explosions sociales qu’ils ne maîtriseront pas.



Source : Mémoire des Luttes

30 juin 2011

 

http://www.internationalnews.fr/article-les-nouvelles-republiques-bananieres-sont-en-europe--78770811.html

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 05:30

Internationalnews  

29 juin 2011 

 

Gallery-Greek-riots-A-rio-008.jpg

 

Comme c'est étrange: ici les slogans des manifestants ne sont pas en anglais, comme en Libye, en Iran, etc... Et aucun nom de couleur ni de fleur ne désigne ce mouvement...


Greek Riots: 18 Detained, 4 Police Injured Jun 28, 2011

 

 

Demetri Kofinas: 'Athens police worse than anything we've seen before' [RT]

 

Photo: Boston

http://www.internationalnews.fr/article-videos-des-emeutes-en-grece-video-of-greek-riots-78135020.html

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 17:45

Internationalnews

 

Private Jet-Flickr/Prive International

Bureau of Investigative Journalism  (English version): Commissioners’expenses press release 

 

Dépenses des commissaires européens en jets privés, hôtels de luxe et cocktails

Les Commissaires européens ont dépensé des millions en jets privés, hôtels de luxe et cocktails. Des dépenses somptuaires qui font mauvais effet au moment où la Commission réclame un budget en hausse pour l'UE et demande à la Grèce de se serrer toujours plus la ceinture.

Les négociations s’annonçaient difficiles entre les Etats membres et la Commission européenne, qui souhaite une augmentation de 4,9% du budget de l'Union* pour 2012. Une position plus délicate à tenir quand le Bureau of Investigative Journalism révèle que

la Commission européenne a dépensé des millions en jets privés, séjours en hôtels cinq étoiles, cocktails et cadeaux de bijoux Tiffany (…) à l’heure même où les Européens subissaient compressions budgétaires et plans de sauvetage du FMI.

Des dépenses somptuaires pour le moins mal venues en ces temps de crise où les cures d'austérité se multiplient pour les citoyens de l'UE et alors même que que la Troïka UE-FMI-BCE va demander à la Grèce de renforcer les mesures d'austérité en contrepartie de nouvelles aides.

Le Bureau of Investigative Journalism a épluché les données disponibles grâce au Système de transparence financière (SFT) de l’Union européenne. "Tous les chiffres ont été vérifiés par les services appropriés de la Commission", précise cette association à but non lucratif.

La crédibilité de la Commission en jeu

Le détail des faits – noms et adresses des hôtels de luxe, compagnies aériennes… - peut être consulté sur son site.

En voici les principaux points :

  •  Plus de 7 500 000 euros ont été dépensés en jets privés pour les déplacements de commissaires entre 2006 et 2010.
  •  La note d’hôtel pour le président Barroso et la délégation de huit personnes qui l’accompagnait à New York, en septembre 2009, s'est monté à 28 000 euros: quatre nuits au Peninsula Hotel où le tarif moyen des suites est de l’ordre de 780 euros par nuitée. C'est plus du triple de la limite de 275 euros par personne pour un logement à New York prévue par les règles européennes, rappelle le The Telegraph. La Commission fait valoir des raisons de protocole et de sécurité.
  • Les orateurs invités à parler à la Commission se sont vu offrir des bijoux, boutons de manchettes ou encore des stylos plume Tiffany. Au total, 20 000 euros ont été dépensés en cadeaux pour les visiteurs entre 2008 et 2010.
  • Plus de 300 000 euros ont été dépensés en 2009 en événements décrits comme des "cocktails". 

Peut-être plus dérangeant encore : En 2009, la Commission a également pris en charge le coût de séjours en résidences cinq étoiles pour divers fonctionnaires et leurs familles, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Ghana.

Il est extrêmement décevant de voir avec quelle facilité la Commission dépense l’argent des contribuables européens – des millions d’euros – en jets privés et hôtels de luxe. Cela ne fait qu’élargir et approfondir le gouffre entre les citoyens et la bureaucratie européenne ,

s'indigne Martin Ehrehauser, député européen indépendant autrichien.

Le Secrétaire d'Etat britanique chargé de l'Europe, David Lidington, s'est également montré très critique envers la Commission.

Les contribuables de toute l'Europe sont confrontés à des décisions difficiles quant à leurs propres budgets domestiques (...) Toute preuve de prodigalité et le gaspillage pourrait endommager la réputation non seulement des commissaires personne concernée mais ausside l'UE dans son ensemble. Ce qui est très clair, c'est que la Commission ne peut se permettre de faire des économies avant de demander aux gouvernements tout l'argentsupplémentaire.

L'exécutif européen se bornait mercredi soir a assurer que ces chiffres ont été "sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés". Une réponse un tantinet courte.

Pour Iain Overton, rédacteur du Bureau : « Nos constatations soulèvent des questions non seulement au regard du gaspillage de fonds publics mais aussi en ce qui concerne l’obligation redditionnelle de la Commission européenne par rapport à ses dépenses. »

PRESSE : Caelainn Barr, Bureau of Investigative Journalism, +44 (0)7718 318437
caelainnbarr@tbij.com
Iain Overton, rédacteur, Bureau of Investigative Journalism, +44 (0)7773 078905
iainoverton@tbij.com
NOTES

Le Bureau of Investigative Journalism est une organisation à but non lucratif basée  à City University, Londres. Il a pour mission de soutenir le journalisme original. Nos enquêtes ont été largement couvertes par les médias nationaux et internationaux. Le Bureau a mené plusieurs enquêtes sur l’Union européenne en collaboration avec le Financial Times et la BBC, dont certaines ont été récompensées.
L’enquête du Bureau of Investigative Journalism sur les dépenses de la Commission tire ses chiffres du Système de transparence financière (SFT) de l’Union européenne. Tous les chiffres ont été vérifiés par les services appropriés de la Commission.


Chiffres sur le prestataire de services de jet privé, Abelag, fournis par le bureau Affaires interinstitutionnelles et administration de la Commission.
2006 824 343 €
2007 1 809 971 €
2008 1 830 576 €
2009 1 895 580 €
2010 1 160 344 €
Total 7 520 814 €

 


http://www.internationalnews.fr/article-les-depenses-somptuaires-des-commissaires-europeens-sur-le-dos-du-contribuable-75614428.html

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