6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 11:11

Internationalnews

L’abandon d’un animal est un délit puni par la loi, jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30.000€ d’amende. Mais combien le savent ?
Et qui sait qu’un chien ou un chat abandonné est presque irrémédiablement condamné au pire ? S'il ne meurt pas de faim ou d’un accident, il sera capturé par la fourrière avec le risque d'être euthanasié si aucun refuge ne le recueille à l’issue d’un délai de 8 jours de garde.(30millionsdamis.fr)


Univers-Nature 4 août 2010


La France enregistrerait entre 80 000 et 100 000 abandons d’animaux domestiques chaque année, détenant par là-même le record européen

Si le problème est récurrent à chaque période estivale, l’état d’alerte semble être déclaré cette année dans les refuges accueillant les animaux abandonnés. Ainsi, Stéphane Lamart, président de l’association éponyme œuvrant à la défense des droits des animaux, explique que leurs refuges sont saturés depuis le 1er juillet. Le même constat transparaît, malheureusement, dans les discours de tous les organismes associatifs à vocation similaire.
Martine Alessandri, responsable d'un refuge de la Fondation Assistance aux animaux, situé à Villevaudé en région parisienne, qualifie cette année de « catastrophique ». Illustrant cette vague d’abandons massive, elle rapporte qu’au cours des derniers jours un chien de type griffon a été « balancé par-dessus le portail du refuge », lequel culmine pourtant à près de deux mètres de hauteur. D’autres sont simplement attachés aux grilles du refuge.
En conséquence de quoi, le refuge ne parvient plus à soutenir cette recrudescence d’animaux désormais orphelins. Le centre d’accueil de Villevaudé a, de fait, largement dépassé sa capacité d'accueil depuis début juillet, affichant un total de 120 chiens recueillis (contre 90 autorisés) et près de 200 chats, soit le double du nombre autorisé.
Tout autant submergée malgré ses 55 refuges répartis sur la France, dont six concentrés en région parisienne, la Société Protectrice des Animaux (SPA) a dû faire face à un afflux massif d’animaux abandonnés dès début juin.

Responsable de la communication de la SPA, Valérie Fernandez explique qu’habituellement, la période estivale conjugue une augmentation des abandons à un accroissement des adoptions, orchestrant un roulement entre entrées et sorties. Or, rien de tel ne s’observe cette année, les adoptions affichant une tendance globale à la baisse.
Cette année noire ne contribue donc pas à redorer l’image de la France, laquelle se voyait décerner par la SPA la « Palme de l’abandon » en 2009. En effet, d’après les données issues de diverses associations, le pays enregistrerait entre 80 000 et 100 000 abandons d’animaux domestiques chaque année, détenant par là-même le record européen.
Face à cet été sombre pour les animaux domestiques, on peut craindre de voir le phénomène se répéter lors des vacances de Noël, deuxième grand pic annuel de rejets d’animaux dont la compagnie n’est plus souhaitée.

Débordées et indignées, les associations de protection animale lancent un appel à la responsabilisation, Stéphane Lamart ayant déclaré à ce propos : « Un animal est un être sensible qu’on ne laisse pas en plein soleil dans une voiture, qu’on n’abandonne pas au bord d’une route ni même au fond d’un refuge. Cela s’appelle le respect de la vie».
Cécile Cassier
http://www.univers-nature.com

Photos: Joëlle Pénochet

Sauf n°3: http://www.actuanimaux.com

Un animal n'abandonne jamais

Dossier abandons: http://www.actuanimaux.com/upload/etatdeslieux_abandons_refuges.pdf

 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-un-ete-noir-pour-les-abandons-d-animaux-de-compagnie-54949759.html

Partager cet article
Repost0
2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 22:16

Internationalnews

Mediapart, 3 août 2010


10996-2010-07-30-france-les-anti-corrida-sabrent-le-champagne-.jpg


La tolérance ? Il y a des maisons pour ça. Ou plutôt des arènes. Car en France, la corrida - ou tauromachie, s'inscrit directement dans le cadre des entorses à la loi. Tandis que le Code rural interdit tout mauvais traitement contre les animaux domestiques ou sauvages, la France autorise l'art du combat et même la mise à mort de taureaux dans les arènes du Sud. Prétexte invoqué par le Code pénal : il s'agit d'une "tradition locale ininterrompue"*, d'où l'autorisation d'exceptions.

 

Peut-être plus pour longtemps depuis que l'un des bastions de la corrida en Espagne, la Catalogne, a voté mercredi 28 juillet 2010, l'interdiction de la corrida sur son sol à compter de 2012. La veille de la session plénière, Thierry Hély, chargé de communication de la Fédération des luttes pour l'abolition de la corrida (Flac), avouait à notre confrère Rue89.com, "garder le champagne au frais" en attendant "une première victoire notable et concrète".

 

Intérêts économiques? Dimension culturelle? Revendications indépendantistes? Quels que soient les enjeux politiques en amont, le bannissement de ce "sport" national est désormais acté pour la province espagnole. S'il peut inquiéter les aficionados de la tauromachie en France, telle l'Union des villes taurines françaises (UVTF)**, il réjouit les associations de défense des animaux et les élus engagés contre la corrida, telles deux députées des Alpes-Maritimes, Muriel Marland-Militello (UMP) et Geneviève Gaillard (PS), qui ont déposé une "proposition de loi droite-gauche contre la corrida et les combats de coqs" (Lire ici).

 

 

* Voir le détail de l'article 521-1 du Code pénal : "Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie."

 

** L'Union des Villes Taurines de France (UVTF), a "pour but d’assurer la défense et la sauvegarde des courses de taureaux avec mise à mort et d'en permettre la célébration correcte, en conservant à ce spectacle son caractère de noblesse et d'équilibre et notamment en empêchant que des abus ne soient commis dans la présentation des taureaux de combat. Elle est plus particulièrement chargée de veiller à l'application du règlement taurin municipal." (Source : UVTF).


Source: http://www.mediapart.fr


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-france-les-anti-corrida-sabrent-le-champagne--54910142.html


Le dossier d'IN:

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 10:34
Internationalnews
Le Monde  15.07.10

24 février 068


Les animaux ont-ils des droits ? Cette question, communément moquée et balayée d'un revers de main il y a peu, fait aujourd'hui partie des interrogations recevables, comme l'a montré récemment le 21e forum "Le Monde – Le Mans" intitulé "Qui sont les animaux ?"


Qu'est-ce qui justifie que l'on fasse souffrir, de manière routinière, industrielle, et dans des proportions jamais atteintes, des milliards d'animaux terrestres et marins pour des bénéfices dont la légitimité et l'utilité sont au moins discutables ? Si l'on pense que les animaux n'ont pas de droits et qu'ils n'ont, somme toute, que ce qu'ils méritent, il faut s'en expliquer.


Un grand pas vers l'explication est franchi lorsque beaucoup se sentent contraints d'étayer une position qui semblait jusque-là acquise, inébranlable, pour ne pas dire irréprochable : après tout, ce ne sont que des bêtes ; d'où il faut entendre que quand on agit contre l'intérêt des bêtes, on ne fait rien de vraiment mal, rien de vraiment grave. De cela, nous ne sommes peut-être pas absolument persuadés en notre âme et conscience, mais la collectivité ayant entériné les pratiques cruelles et massives contre les animaux, tout se passe comme si nous nous sentions individuellement justifiés d'en profiter, et donc innocents.


Ce trouble que chacun ressent en songeant aux souffrances infligées aux animaux a du reste entraîné depuis longtemps ses premières conséquences juridiques sur le continent européen : en Angleterre par le Martin's Act, dès 1822, en France par la loi Grammont de 1850 punissant les mauvais traitements commis publiquement envers les animaux domestiques.


Ces premiers pas étaient cependant bien timides, car la condition de publicité des actes commis tendait à protéger davantage la sensibilité des hommes auxquels le spectacle en était imposé que celle des animaux qui les subissaient. Sans doute la condition de publicité tombera-t-elle par le décret du 7 septembre 1959 pour les mauvais traitements et ne sera-t-elle pas reprise par le loi du 19 novembre 1963 qui institua le délit d'actes de cruauté. Cependant, aux côtés des souffrances inutilement infligées, c'est-à-dire non nécessitées par la finalité d'usages la plupart du temps générateurs de souffrance, il faut désormais songer à ces violences qui sont imputables au système d'exploitation.

 

http://baconhaikus.files.wordpress.com/2009/03/medieval_pig_slaughter.jpg


Si la cruauté contre les animaux n'a pas d'âge, quelque chose s'est emballé. Dans le même temps, l'invisibilité de la souffrance animale se fissure, l'évidence selon laquelle les bêtes ne sont bonnes qu'à être tuées semble, pour peu qu'on y réfléchisse, douteuse. Derrière le "produit" se profile parfois quelque chose que nous n'aimons pas voir. La torsion que subit le statut juridique des animaux traduit ce malaise.


Le législateur européen prend des mesures de plus en plus nombreuses pour "protéger" les animaux et veiller à leur "bien-être", y compris et surtout au moment le plus paradoxal où on les mutile et où on les tue. La prédilection des législateurs pour un mot aussi fort que le "bien-être", visant à faire face à des situations où sa prise en compte confine à l'absurdité, reflète probablement pour une part le malaise inhérent à la justification implicite d'activités animalicides.


La proposition de règlement du Conseil du 18 septembre 2008 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort en appelle d'ailleurs à la "prise en compte du bien-être des animaux" tout en enjoignant les exploitants "d'épargner au maximum la douleur, la détresse ou la souffrance aux animaux destinés à l'abattage".


On découvrira une nouvelle dimension du paradoxe dans la Directive 93/119/CE du Conseil du 22 décembre 1993 sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort qui mentionne dans l'un de ses alinéas qu'il "est interdit d'assener des coups ou d'exercer des pressions aux endroits particulièrement sensibles. Il est en particulier interdit d'écraser, de tordre, voire de casser la queue des animaux ou de les saisir par les yeux. Les coups appliqués sans ménagement, notamment les coups de pied, sont interdits". Faut-il que ces actes fussent répandus pour qu'il ait été nécessaire de les noter aussi explicitement dans une directive !

 

http://www.ecologiepratique.com/files/2008/11/Dauphin.jpg

Massacre de dauphins en Norvège


LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE


Alors que certains scientifiques s'en remettrent au concept mécaniste de nociception, que d'autres admettent l'existence de douleurs "seulement physiques", le législateur européen, quant à lui, reconnaît aux animaux cette évidence, à savoir la capacité à souffrir, à être le sujet de leur douleur et à ressentir la souffrance psychique qu'est la détresse. En vérité, tout le monde sait cela. Pourtant, les animaux sont très exactement traités comme des matières premières dont les règles de transformation sont soigneusement décrites. Comment peut-on tranquillement reconnaître en même temps que les animaux sont profondément affectés par ce qui leur est fait, et en affirmer le caractère licite ? La légitimité de ces pratiques n'est-elle pas mise en question au cœur de leur réglementation ?


S'il est vrai que les animaux demeurent versés du côté des biens, et à ce titre appropriables, ils bénéficient depuis le décret de 1959, la loi de 1963 (précités), la loi du 10 juillet 1976 – dont l'article 9 proclame que "Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce" – et le Code pénal entré en vigueur en 1994, d'une protection contre leur propriétaire lui-même. Désormais, le droit ne laisse plus le propriétaire disposer de sa chose comme bon lui semble lorsque cette chose est un animal. D'ailleurs cette prise en compte de l'intérêt propre de l'animal, être vivant et sensible, n'exprime-t-elle pas une forte résistance à sa classification dans la catégorie des choses ?

 


Une ligne se dégage alors pour comprendre les raisons d'octroyer des droits aux animaux, par-delà les devoirs de l'homme à les utiliser le moins cruellement possible. A ceux qui considèrent que les avancées législatives en matière de protection des animaux, et plus encore l'idée de leur reconnaître des droits, comme une insulte à la misère humaine, il faut répondre que la misère humaine résulte de l'exploitation ou de l'indifférence à la souffrance des plus faibles et que c'est au contraire l'insulter, sinon la légitimer, que de prôner l'indifférence farouche à l'égard de la souffrance d'autres êtres plus faibles encore et qui ne peuvent jamais consentir.


ll faut leur répondre que, dans la mesure où il ne suffit pas de rester indifférent à la souffrance des animaux pour soulager la misère humaine, la protection des animaux et celle des plus faibles des hommes relève du même et noble combat du Droit pour aider ceux à qui il peut être fait du mal, beaucoup de mal. Considérer les animaux comme des choses, c'est les maintenir dans la catégorie où on les avait enfermés à l'époque où la négation de leur sensibilité permettait de les exploiter pleinement.


Nous estimons au contraire que tant sur le plan éthique que sur le plan juridique, dans le prolongement des idées avancées par René Demogue il y a plus d'un siècle, il est inacceptable de continuer à considérer les animaux comme des choses. On peut, certes, améliorer le sort des animaux sans leur accorder la personnalité juridique, et des progrès ont été accomplis en ce sens aussi bien en droit français qu'européen.

 

http://www.naturewatch.eu/imgs/Issues/fur2.jpg

Animaux écorchés vifs pour leur fourrrure


ll semble cependant difficile de faire véritablement ressortir l'utilité de règles protectrices toujours plus nombreuses sans accorder aux animaux un statut qui leur reconnaisse la personnalité juridique et leur attribue techniquement des droits. De toute façon, dans ce domaine comme dans tout autre, les améliorations concrètes dépendent de l'interprétation des textes par le juge. Or, il ne fait guère de doute que les mêmes règles également protectrices ne seront pas interprétées dans un sens aussi favorable aux animaux dans un Etat continuant à les considérer comme des choses, toujours un peu viles, que dans un Etat les ayant déjà admis dans la catégorie des personnes titulaires de droits.


Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie, INRA, université de Paris-I.

Jean-Pierre Marguénaud est professeur de droit privé, faculté de droit et de sciences économiques de Limoges (OMIJ).


Florence Burgat et Jean-Pierre Marguénaud sont respectivement rédactrice en chef et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier

Photo: Chat: Joëlle Pénochet, Dauphins: ecologiepratique.com, Fourrure:naturewatch.eu, baconhaikus.files.wordpress.com

Source de l'article: http://www.lemonde.fr
Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-les-animaux-ont-ils-des-droits-53953444.html





 

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 21:56

Internationalnews

Terre Future

   


Par Jean-Michel Vernochet


ÉPISODE I


Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également, dans leur mûre saison,

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

 

Amis de la science et de la volupté,

Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;

L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

 

Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

 

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques 

Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,

Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.  

 

Charles Baudelaire -1847« Les fleurs du mal ».

 

Que sont les chats ? Qui sont les chats ? Que nous disent-ils d’eux-mêmes, sur l’Être en général et sur nous en particulier ?


Pour qui vit dans l’intimité des chats ceux-ci sont un perpétuel sujet d’émerveillement. Certes comme tout paysage et comme le ciel changeant, ils ont leurs ombres et leurs lumières. Précisons qu’il est des animaux comme des hommes, certains sont acariâtres, grincheux, mal embouchés ou au contraire enjoués et aimables, beaucoup se montrent indifférents, vivant dans un monde à part, en marge du nôtre, des mondes parallèles quoique imbriqués l’un avec l’autre… que certains membres de la gent féline sont de fortes personnalités, font preuve d’une intelligence supérieure, mais que d’autres, comme nombre de bipèdes ordinaires, présentent des facultés intellectuelle médiocres, et qu’en sorte ils sont sans relief, sans grande présence et pour ne pas dire, atones.


Ajoutons enfin que les chats sont également comme « ces auberges espagnoles où l’on trouve ce que l’on y apporte » ; autrement dit que le chat – s’il est de bonne nature - vous rend ce que vous lui donnez d’attention, de considération, de soins et d’affection. À ceci près qu’il peut se montrer parfois un peu ingrat, pas plus cependant que nos propres enfants champions en la matière.

 

12-janvier-032.jpg


Mais à quoi bon lui reprocher un égotisme humain, trop humain, puisque nous nous l’avons confiné, pour notre agrément (et le sien !) dans une perpétuelle dépendance, celle-là même qui est  le propre de l’enfance dans toute son inconscience… Ne nous étonnons point donc qu’il se comporte ainsi, à l’occasion, en enfant gâté (remarque valable aussi en passant pour la gent canine !) et que de servant il s’efforce de se faire maître en la demeure que nous partageons avec lui. Ne dit-on pas que c’est l’homme qui habite chez le chat, et non l’inverse ?


De toute façon chien ou chat, chacun doit, au sens littéral, trouver ses marques et apprendre à ne pas empiéter sur le territoire de l’autre car nos bestioles savent parfaitement nous imposer leurs volontés pour peu que nous leur portions une affection trop… marquée ! Jusqu’à nous envahir si nous ne savons pas fermement imposer – parfois manu militari - certaines limites. Ce pourquoi il importe de bien poser des règles, lesquelles ne sont pas aussi unilatérales qu’on l’imagine en ce que nos amies les bêtes savent elles aussi nous  faire accepter leurs propres règles qui sont leurs habitudes, bonnes ou mauvaises, dont nous devons nous accommoder comme nous le ferions à propos d’une personne. Autrement dit, implicitement, quotidiennement, nous nous comportons à l’égard de nos amis comme avec des personnes, autant dire qu’implicitement nous leur accordons ce statut, même si celui-ci se situe à un rang « inférieur ». Nos animaux domestiques (domus = maison) appartiennent à la maisonnée (sans être des biens meubles comme en dispose le droit), en quelque sorte des membres de la famille

 

10 janvier 052


Resserrons notre propos, nos petits familiers apprennent et connaissent vite les règles auxquelles ils se soumettent la plupart du temps de bonne grâce, même si cela contrarie leur nature comme par exemple de manger dans une assiette (le chat tire à lui sa nourriture), ou de se dresser en s’abstenant de prendre avec ses antérieurs la nourriture qu’on lui tend. Le chat à l’ordinaire saisissant sa proie à pleines pattes, toutes griffes dehors, y renoncer c’est évidemment, pour lui, prendre une posture contre nature ! Nous pourrions multiplier les exemples mais à quoi bon. La plasticité instinctuelle n’est pas le propre de l’homme et elle est plus diffuse parmi les vivants qu’on ne le croit généralement.


Ajoutons que les règles étant posées, il ne s’agit pas de les modifier à tout bout de champ parce Dame ou Sire Chat ont un sens aigu de l’injustice : il ne s’agit pas en effet de gronder nos animaux à contretemps ou de les rembarrer hors de propos, ils réagissent alors comme tous les enfants que nous connaissons, ils boudent, se mettent au coin le nez dans l’encoignure d’une porte, il faut alors aller vers eux, s’excuser, les câliner, leur parler doucement pour les dérider…


Bien sûr, ceux qui n’ont pas d’intimité avec les chats, ou qui vivent à côté d’eux comme ils vivent côte à côte avec leurs enfants, sans les voir vraiment, trouverons que notre vision par trop anthropocentrique…Laissons les dire !

 

23-d-144.jpg


Jusqu’ici, dans ce propos, rien de choquant,  juste quelques remarques familières aux amis des chats. À bien y regarder cependant, nous avons commencé d’esquisser un parallèle mal sonnant entre animaux et humains, tous ensemble bêtes ou intelligents, doué de plus ou moins de personnalité, susceptibles de caprices et de prendre de mauvaises habitudes… Et ici la ligne de démarcation entre humains et animaux commence en effet à s’estomper tant les traits de caractères, la diversité des tempéraments se retrouvent à l’identique d’une espèce l’autre par-delà les divergences interspécifiques.


Rien de plus normal n’est-ce pas puisque la théorie de l’évolution de Wallace à Darwin (et plus encore depuis les progrès de la connaissance génétique), a établi nos origines communes (une sorte de musaraigne à l’époque de la grande extinction de la fin du Crétacé), et notre cousinage sur le grand arbre généalogique du vivant. Après tout 78% de nos gènes ne sont-ils pas déjà présents chez les invertébrés* ?  Banal en théorie, plus difficile à admettre dans les faits que les bêtes puissent nous être à ce point semblables qu’elles soient un peu nous-mêmes – concédons qu’elles sont identiques mais sur un mode différent – au point d’être notre « miroir ».


Notre proche et lointaine cousine Hermissenda crassicornis*


Ce qui, et entre parenthèses, renvoie illico au débat sur les droits attachés, par essence, aux êtres vivant, à commencer par celui de n’être pas traités comme de la houille ou tout autre matière inerte. À savoir, le droit élémentaire de n’être pas tourmentés à satiété par une humanité psychopathe c’est-à-dire indifférente à la souffrance d’êtres si proches, si semblables à nous - lorsqu’on y regarde d’un peu près - par le psychisme (nous parlons des vertébrés en priorité, mais tout animal fuit la douleur et la mort parfois avec beaucoup d’intelligence : observez des fourmis confrontées à un tuyau d’aspirateur en marche, leurs réactions – instinctives diront d’aucuns – ne laisse pas de surprendre et leurs comportements de fuite et de résistance paraissent loin d’être strictement stéréotypés).

 

Phot-063.jpg


Entendons ici la clameur qui s’élève pour dénoncer l’anthropocentrisme de ceux qui prêtent aux animaux des sentiments humains projetant sur eux leurs phantasmes et se voyant eux-mêmes dans le miroir de leur animal de compagnie. C’est  en vérité l’ancienne controverse qui se prolonge : les animaux ont-ils une âme ou pas ? Traduit en langage laïcisé cela revient à se demander si l’animal est d’une autre essence que l’homme ou bien, en terminologie matérialiste, si l’homme n’est pas qualitativement radicalement autre, différent de l’animal, autrement dit qu’il existerait une discontinuité radicale entre monde humain et monde animal ? 


Il était d’usage de dire que le rire est le propre de l’homme, le rire à gorge déployée peut-être mais tous les familiers des chats savent que les chats rient, silencieusement certes (et les chiens aussi mais plus discrètement)… ce pourquoi le chat dans son humanité, ce qu’il a en commun avec nous (et il ne s’agit pas d’un simple reflet, le « miroir » n’est pas la seule image fugace qui glisse à sa surface) nous renvoie à nous-mêmes. Comment peut-il être simultanément « nous » et être si radicalement « autre » ?


23-decembre-155.jpg

 

Nous ne pouvons que nous reconnaître en lui (exercice évidemment plus délicat avec Miss limace des mers et ses 78% de gènes partagés) et nous percevoir dans une radicale altérité. Nous est un autre** ! À ce titre, sans doute faut-il désormais rompre avec l’idéologie judéo-chrétienne de la discontinuité du vivant et revenir au socle d’un certain naturalisme au plan philosophique ; mais il s’agit d’une philosophie existentielle en ce qu’elle est appelée à orienter notre regard sur le monde et à diriger nos comportements. Naturalisme suivant lequel l’unité du vivant doit se penser suivant l’ordre général du cosmos. Une forme renouvelée de panthéisme nous rappelant que tout vivant participe de l’Être universel comme de l’être singulier de par sa nature psychique (ψυχὴ, psyché, l’âme). Nous est un autre et le chat, miroir de nos âmes, nous le dit chaque fois que nous croisons son regard de sphinx étoilé de tous les sables  de l’Orient indicible…


 Jean-Michel Vernochet 17 juin 2010


* Prachumwat & Li « Gene number expansion and contraction in vertebrate genomes with respect to invertebrate genomes » Genome research Feb. 2008 pp 221-232.

** Arthur Rimbaud « Je est un autre » - Lettre à Georges Izambard du 13 mai 1871.


Source de l'article: http://www.terrefuture.fr/2332/les-chats-miroirs-ontologiques

 

Photos (sauf 1): Joëlle Pénochet

 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-les-chats-miroirs-ontologiques-53983958.html

 

Partager cet article
Repost0
7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 21:38

Internationalnews

In English: The Animal Welfare Institute Files Suit against BP for Burning Endangered Sea Turtles Alive

30 millions d'amis

 

Des tortues marines brûlées vives


Victimes de la marée noire américaine, les tortues marines sont également menacées par les techniques employées par BP pour endiguer la propagation du pétrole. La Fondation 30 Millions d’Amis salue l'initiative des associations US qui ont porté l’affaire devant les tribunaux.


Le scandale est révélé par les organismes Animal Welfare Institute (AWI), Animal Legal Defense Fund et le Center for Biological Diversity. Face au désastre écologique qui menace les côtes de Louisiane, BP, en concertation avec le gouvernement américain, a en effet recours à une technique rarement utilisée car extrêmement dangereuse, qui consiste à incendier des parcelles de la nappe de pétrole, entourées de barrages gonflables.


Une méthode fatale


Mais cette méthode est en réalité fatale pour de nombreux animaux, en particulier pour les tortues marines : « Ces espèces ont une respiration pulmonaire, et doivent donc régulièrement remonter en surface pour respirer », précise Stéphane Ciccione, responsable de l’Observatoire des tortues marines basé sur l’île de La Réunion. Capturées par la nappe de pétrole brut, elles ne peuvent s’échapper et meurent dans les flammes.


Plus de 430 tortues marines auraient déjà péri, selon la plainte déposée par le collectif d’associations devant le tribunal fédéral de Louisiane (02/07/10). Et les conséquences à termes seront désastreuses : « Il est certain que l'impact sur les tortues et sur le littoral sera très important. Il faudra des années pour retrouver une situation normale », confirme Stéphane Ciccione.


Espèces en « danger critique d’extinction »


Parmi les victimes, la tortue de Kemp, la plus petite des tortues marines, est classée par la CITES* en « danger critique d'extinction ». Même constat pour la tortue imbriquée, menacée elle aussi de disparition. En appliquant ce procédé incendiaire, la compagnie britannique enfreint la législation relative aux espèces protégées, sans pour autant réussir à vaincre la marée noire. « BP devrait plutôt concentrer ses efforts pour arrêter la fuite de pétrole. Mettre le feu ne fait que transférer le problème de l'océan vers l'atmosphère », s’indigne Stéphane Ciccione.


D’autres espèces de tortues, à l’instar de la tortue luth et de la tortue verte, auront peut-être la chance d’être épargnées. En Floride et en Alabama, les services fédéraux américains s’apprêtent à déplacer 70 000 œufs sur le point d’éclore afin de les préserver des eaux souillées, rapporte le site de Sciences et Avenir. Transportés de leur plage d’origine jusqu’à la côte atlantique de la Floride, les petites tortues pourraient naître en toute sécurité et migrer vers des territoires propices à leur développement.

A lire aussi

> L'impact de la catastrophe sur la faune difficile à mesurer
> Marée noire : plus de 600 espèces dont le pélican brun, menacées

Sources

Awionline - Site web
LeFigaro - Site Web

* Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction

 

 Les vidéos ne contiennent pas d'images choquantes

 

 

 

Source: http://www.30millionsdamis.fr


 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-maree-noire-les-tortues-marines-brulees-vives-par-bp-53641945.html

Partager cet article
Repost0
5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 16:33

Film en entier (VOSTF) ici :

http://www.youtube.com/watch?v=CVtyvHkJbjs&NR=1



Internationalnews

Notre-planete.info

23 juin 2010

 

A propos du nouveau film "The Cove"

 

Massacres de dauphins à Taiji - La mer rouge sang


Vous le savez peut-être, chaque année, des milliers de dauphins sont massacrés de part et d'autre du Japon... en tout, plus de 23 000... Et la petite baie de Taiji concentre à elle seule plus d'un dixième de ces victimes.

Pour quelles raisons ces êtres sensibles et intelligents se font-ils massacrer ?

La réponse tient en ces quelques mots : pour leur viande, et pour le spectacle. Pour le spectacle, oui. Cette formulation peut choquer, révolter, et pourtant... Si les pêcheurs de la baie de Taiji capturent chaque année des milliers de dauphins, c'est avant tout pour satisfaire la demande qui émane des delphinariums du monde entier. Un dauphin destiné aux parcs aquatiques se revend jusqu'à 150 000 $ ! Autant dire que c'est une vraie manne pour les pêcheurs, une activité plus que lucrative, un véritable business, entretenu par des parcs qui prétendent mener des spectacles "éducatifs"... Et dont le but avoué serait de favoriser une meilleure connaissance et une protection plus effective des dauphins et des cétacés !


Mais qu'y a-t-il d'éducatif à voir des dauphins contraints par la faim à effectuer pirouettes et pitreries ? Et surtout, comment peut-on se prétendre protecteur des dauphins sauvages quand on participe à une industrie de la captivité qui mène au massacre d'innombrables cétacés ?

Après Le Tri, Le Massacre...

Sur tous les dauphins capturés dans la baie de Taiji, une toute petite partie est sélectionnée par les dresseurs des delphinariums. Ce sont seulement les plus beaux spécimens (des femelles Tursiops Truncatus, celles qui ressemblent à Flipper) qui sont épargnés pour être revendus à des prix exorbitants.Tous les autres sont ensuite rabattus dans la petite baie situés non loin. C'est là, à l'abri des regards, qu'ils sont massacrés dans des conditions atroces, avant d'être dépecés, pesés et emballés pour finir sur les étales des marchés, dans les restaurants et même, jusqu'à il y a peu, dans les cantines scolaires de la ville... Un dauphin mort rapporte ainsi 600 $. C'est beaucoup moins qu'un dauphin captif, certes. Mais pourquoi se priver d'une source de revenus complémentaires ?


Le pire dans cette histoire, c'est que la grande majorité les Japonais ne sont pas au courant de ces massacres. Jusqu'à la sortie du documentaire The Cove, les médias nippons pratiquaient un black-out médiatique complet sur cette activité. Et la viande de dauphin elle-même est souvent vendue comme de la viande de baleine !


L'article continue après la vidéo Bande-annonce du film documentaire The Cove – La Baie de la Honte, qui sortira en France le 30 septembre.


 
Contre Qui Nous Battons-Nous ?

Je sais que ce récit est difficile à supporter. Pourtant, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur une telle situation. Les dauphins, animaux adorés dans la plupart des cultures et reconnus par les scientifiques comme les plus intelligents de la planète avec les hommes, sont nos "frères marins", ou nos "cousins" pour reprendre le mot de Luc Besson.


Le peuple japonais en lui-même n'est pas l'ennemi des dauphins. C'est même avant tout par lui que doit passer le changement. Si vous avez vu The Cove, vous l'aurez bien compris : les Japonais sont eux-mêmes sont victimes des pratiques de quelques groupes de pêcheurs, qui leur revendent une viande de dauphins hautement contaminée par le méthyle de mercure.


Ceux contre qui nous devons nous battre, ce sont ceux qui tentent d'empêcher que la vérité sur ces massacres émerge. Ceux qui, récemment, ont réussi à annuler la projection de The Cove au Japon, ceux qui préfèrent que la boucherie se fassent en secret, ceux qui sont prêts à tout pour que le peuple du Japon ne soit jamais mis au courant ! C'est contre cette minorité que nous devons lutter. Et notre meilleur moyen d'action, c'est de faire un maximum de bruit et de permettre à ceux qui sont déjà sur place de continuer à agir, jour après jour, campagne après campagne... pour que le secret soit enfin et totalement dévoilé.

Auteurs: Pierre & La Dolphin Connection

http://www.thecovemovie.com


http://www.notre-planete.info

 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-23-000-dauphins-massacres-au-japon-que-se-passe-t-il-exactement-dans-la-baie-de-taiji-53373070.html

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 22:48

Internationalnews


Documentaire de Stéphane Alix pour M6 (2010)


Nous avons tous entendu parler de ces chats qui retrouvent leur maître, parti à 200 Km de leur habitation, de ces chiens qui savent lorsque leur maître rentre, quelle que soit l’heure. Comment font-ils ? Les animaux sont-ils doués de télépathie ? D’un sixième sens ? Le travail du biologiste anglais Rupert Scheldrake tendrait à le prouver.

Dans ce film, nous avons souhaité relater ces nombreux phénomènes où l’animal nous a surpris par son comportement, comme s’il lisait dans nos pensées ou prévoyait nos réactions.

Et que penser de ces hommes qui disent communiquer avec les plantes comme les chamanes d’Amazonie ? Et si une communication entre les animaux et les hommes était possible ?

Rencontre avec trois femmes exceptionnelles : la première Anna Evans, vétérinaire, semble communiquer avec les animaux de compagnie, la deuxième Laila del Monte, obtient des informations d’une grande précision de la part de chevaux qu’elle ne connaît pas, la troisième Martha Williams nous apprend que nous en serions tous capables.

Un film qui vous fera probablement considérer votre animal de compagnie d’un autre œil. (http://www.bonnepioche.fr/fr/rechercher/1153/ENQUeTES.EXTRAORDINAIRES.-.L.intelligence.dans.la.nature/)

 

(Update 15/7/10) Les vidéos ont été retirées de youtube, mais nous avons pu récupérer celles-ci:

 

2

3


En complément:


Les humains sont-ils les seuls à posséder une intelligence et à prendre des décisions rationnelles en toute autonomie ? Dans « Intelligence dans la Nature : En Quête du Savoir » le célèbre anthropologue Jeremy Narby montre de façon évidente que les bactéries, les plantes, les animaux et les autres formes de vie non humaines font preuve d’une étonnante propension à prendre des décisions déterminant leurs actions.


Dans un voyage extraordinaire, il nous emmène à travers le monde – de l’Amazonie à l’Extrème-Orient, de la forêt pluviale aux laboratoires hi-tech – pour un étourdissant dialogue avec des guérisseurs traditionnels et des scientifiques de pointe explorant les sciences du vivant.


L’intelligence est-elle présente dans toute forme de vie ? Selon des biologistes japonais, la réponse est oui. Ils ont même un mot dans leur langue pour le signifier précisément : « chi-sei &raquo. Pour la première fois dans le monde occidental, Narby présente une étude approfondie de ce concept de « chi-sei &raquo. Ce faisant, il découvre au gré d’autres rencontres, un fil mystérieux de comportement intelligent dans le monde naturel et propose que, dans la recherche d’une voie plus harmonieuse dans les relations entre l’Homme et la Nature, nous aurions un grand intérêt à apprendre et à nous inspirer de celle-ci. suite: http://membres.multimania.fr/idamind/doc/intelligence.htm

 

Lire aussi:

Des animaux doués d'empathie (nouveau livre) + vidéo

De la morale du Vivant au Droit de l’Animal

Le Silence des bêtes, par Élisabeth de Fontenay (livre)


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-l-intelligence-dans-la-nature-documentaire--51788514.html

Partager cet article
Repost0
7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 21:15

Internationalnews

Télé7 Provence


 Avec Thierry Hély (FLAC) et Joël Lunel (FLAC Vaucluse)



Source: http://www.tv7provence.com
Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-la-torture-a-s-apprend-la-corrida-et-les-enfants-debat-entre-des-psychologues-et-des-psychiatres-52481100.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 17:04
Univers-Nature 10-03-2010   
Théâtre de nombreuses dérives, à l’instar de bon nombre de filières d’élevage, l’élevage de cochons a vu sa législation européenne remaniée en 2003. Parmi les nouvelles mesures adoptées, figure notamment l’obligation de recourir à un matériau de litière permettant aux animaux de s’adonner à leurs comportements naturels d’exploration et de fouille, tels que la paille ou la sciure de bois. Outre cette injonction, la coupe systématique des queues est désormais proscrite.

Malheureusement, quatre ans plus tard, preuve est faite que peu d’élevages respectent la nouvelle réglementation européenne. Rendu public en décembre 2007, un rapport de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) révèle ainsi qu’en dépit de l’interdiction la majorité des porcs sont amputés de la queue.

Suivant ce dossier de près, les ONG « Compassion in World Farming » (Compassion) et la Coalition Européenne pour les Animaux de ferme (ECFA), représentée en Belgique par l’association belge GAIA, ont réalisé une nouvelle enquête en 2008 et 2009. Pendant 18 mois, celles-ci ont visité 74 élevages répartis dans six pays membres de l’Union européenne, à savoir le Danemark, la Hongrie, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Retransmises lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles le jeudi 21 janvier 2010, les conclusions filmées de ces investigations prouvent que la situation ne s’est guère améliorée depuis lors. En effet, sur l’ensemble des établissements inspectés, plus de 90 % des animaux étaient amputés de leur queue et 67 % étaient détenus dans des élevages industriels sur des caillebotis sans aucune litière. En outre, excepté au Royaume-Uni, la quasi-totalité des truies gestantes était détenue dans des stalles individuelles trop étroites pour leur permettre de se retourner. D’après GAIA, ces stalles seront interdites en Europe à compter de 2013.

Fortes des preuves récoltées, les deux ONG investigatrices ont d’ores et déjà porté plainte contre les six pays incriminés auprès de la Commission européenne. De son côté, GAIA a également déposé une plainte formelle contre la Belgique auprès de la Commission. En effet, selon une récente enquête de l'Office alimentaire et vétérinaire européen (OAV), conduite en 2009, l'amputation à vif de la queue des porcelets est prescrite de manière routinière par des vétérinaires dans les élevages belges.
Autre déficience constatée par l’OAV, l'interdiction d'attacher les truies, en vigueur depuis le 1er janvier 2006, n’est pas respectée par certains éleveurs. Une situation qui semble s’enliser puisque, d’après l'institut de recherche agronomique ILVO, seul un quart des élevages du Nord du pays, région qui concentre la majorité des élevages porcins, s’est préparé aux nouvelles normes interdisant les stalles de gestation pour les truies au 1er janvier 2013.
Explicitant la position de GAIA face aux conclusions de l’enquête, Ann de Greef, directrice de l’association, estime que 'Il est inadmissible que trois ans après la précédente mission d'enquête de l'OAV aux conclusions presque aussi accablantes, la Belgique n'ait pas pris les mesures qui s'imposent pour remédier à cette situation lamentable.

Il est à espérer que ces nouvelles révélations susciteront une prise de conscience auprès des pays contrevenants et les rendront plus vigilants quant aux pratiques et conditions de détention qui règnent actuellement au sein de ce type d’élevage.
Cécile Cassier

http://www.univers-nature.com

http://www.internationalnews.fr/article-les-cochons-d-elevage-mordent-la-poussiere-en-europe-46627945.html

Partager cet article
Repost0
25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 23:00

Un jeune tigre élevé avec des cochons dans un zoo chinois à Guangzhou en mars 2007.
Un jeune tigre élevé avec des cochons dans un zoo chinois à Guangzhou en mars 2007.

LE MONDE 26.02.10

C'est une scène de la vie ordinaire. Une aveugle, désorientée, cherche son chemin. Une voyante vient à son secours, la guidant de la voix. L'infirme la remercie par de bruyantes effusions. Scène ordinaire, à cela près qu'elle se passe en Thaïlande, dans un parc naturel, et que les deux protagonistes sont des éléphantes. Cet exemple est l'un de ceux dont fourmille le nouveau livre de l'éthologue Frans de Waal, spécialiste des primates et professeur de psychologie à Atlanta (Géorgie). Intitulée L'Age de l'empathie, cette passionnante leçon de choses, bousculant les frontières entre l'homme et l'animal, est aussi un plaidoyer pour le "vivre-ensemble" à l'usage de nos sociétés.

"La cupidité a vécu, l'empathie est de mise, proclame l'auteur. Il nous faut entièrement réviser nos hypothèses sur la nature humaine." A ceux, économistes ou responsables politiques, qui la croient régie par la seule lutte pour la survie - et, selon l'interprétation dévoyée que le darwinisme social a donnée de la théorie de l'évolution, par la sélection des individus les plus performants -, il oppose un autre principe, tout aussi actif que la compétition : l'empathie. C'est-à-dire la sensibilité aux émotions de l'autre. Une faculté compassionnelle qui, loin d'être l'apanage de l'homme, est partagée par de nombreux mammifères, à commencer par les primates, les éléphants et les dauphins. Et qui, de surcroît, est vieille comme le monde.

 

Dans ses formes les plus rudimentaires, ou les plus archaïques, elle se manifeste par l'imitation, ou la synchronisation des comportements : de même que nous applaudissons sur le même tempo que nos voisins à la fin d'un concert, que deux promeneurs accordent la longueur de leurs pas, ou que des vieux époux finissent par se ressembler, un attelage de chiens de traîneau se meut comme un corps unique, un chimpanzé baille à la vue d'un congénère se décrochant la mâchoire, et rit quand l'autre s'esclaffe. Mieux, cette contagion franchit la barrière des espèces : ainsi un singe rhésus bébé reproduit-il les mouvements de la bouche d'un expérimentateur humain.

 

Mais l'empathie a des expressions plus élaborées. Dans le parc national de Thaï, en Côte d'Ivoire, des chimpanzés ont été observés léchant le sang de compagnons attaqués par des léopards, et ralentissant l'allure pour permettre aux blessés de suivre le groupe. Dans la même communauté ont été décrits plusieurs cas d'adoption d'orphelins par des adultes femelles, mais aussi par des mâles. Une sollicitude qui peut sembler naturelle pour des animaux sociaux, qui trouvent un intérêt collectif à coopérer.

 

Comment l'expliquer, toutefois, lorsque l'individu n'a rien à gagner à un comportement empathique, qui devient alors proprement altruiste ? Une expérience a montré que des singes rhésus refusaient, plusieurs jours durant, de tirer sur une chaîne libérant de la nourriture si cette action envoyait une décharge électrique à un compagnon dont ils voyaient les convulsions. Préférant ainsi endurer la faim qu'assister à la souffrance d'un semblable.

 

Autoprotection contre un spectacle dérangeant ? Mais pourquoi, alors, un singe capucin de laboratoire ayant le choix entre deux jetons de couleurs différentes, dont l'un lui vaut un morceau de pomme tandis que l'autre garantit également cette récompense à un partenaire, opte-t-il pour le jeton assurant une gratification commune ? Mieux, pourquoi un chimpanzé ouvre-t-il une porte dont il sait qu'elle donnera accès à de la nourriture à un congénère, mais pas à lui-même ?

 

Pour Frans de Wall, la réponse tient en un mot : l'empathie, précisément, ou le souci du bien-être d'autrui. Même lorsque cet autre n'appartient pas à la même espèce que soi. On a vu, dans un zoo, une tigresse du Bengale nourrir des porcelets. Un bonobo hisser un oiseau inanimé au sommet d'un arbre pour tenter de le faire voler. Ou un chimpanzé remettre à l'eau un caneton malmené par de jeunes singes.

 

Dans ses formes les plus simples, la "sympathie" animale - terme employé par Darwin lui-même - ne mobilise nullement des capacités cognitives complexes, réputées propres à l'homme. Elle met en jeu, décrit l'éthologue, de purs mécanismes émotionnels. Des souris se montrent ainsi plus sensibles à la douleur quand elles ont vu souffrir d'autres souris dont elles sont familières. En revanche, des processus cognitifs entrent en jeu pour des modes de compassion plus complexes, nécessitant de se mettre à la place de l'autre. Comme lorsqu'un chimpanzé délaisse ses occupations pour venir réconforter un congénère molesté lors d'une rixe.

 

La compassion prendrait ses racines dans un processus évolutif lointain, à une période bien antérieure à l'espèce humaine, avec l'apparition des soins parentaux. "Pendant 200 millions d'années d'évolution des mammifères, les femelles sensibles à leur progéniture se reproduisirent davantage que les femelles froides et distantes. Il s'est sûrement exercé une incroyable pression de sélection sur cette sensibilité", suppose le chercheur. Voilà pourquoi les mammifères, dont les petits, allaités, réclament plus d'attention que ceux d'autres animaux, seraient les plus doués d'empathie. Et les femelles davantage que les mâles. Un trait que partageaient peut-être les derniers grands reptiles. Ce qui expliquerait pourquoi certains oiseaux - probables descendants des dinosaures - semblent eux aussi faire preuve de commisération. Le rythme cardiaque d'une oie femelle s'accélère ainsi, battant la chamade, quand son mâle est pris à partie par un autre palmipède.

 

L'éthologue ne verse pas pour autant dans l'angélisme. Comme pour les autres animaux, "il existe chez l'homme un penchant naturel à la compétition et à l'agressivité". Mais sa propension à la compassion est "tout aussi naturelle". Reste que l'empathie n'est pas toujours vertueuse. C'est aussi sur la capacité à ressentir les émotions d'autrui que se fondent la cruauté et la torture.

 

Pierre Le Hir http://www.lemonde.fr

"L'Age de l'empathie, leçons de la nature pour une société solidaire", éditions Les liens qui libèrent, 2010, 392 p., 22,50 euros.


IMPALA SAUVE PAR UN HIPPOPOTAME CONTRE UN CROCODILE


Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-des-animaux-doues-d-empathie-nouveau-livre-45807704.html
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : internationalnews
  • : Un site d'information et de réflexion sur l'actualité internationale, le nouvel ordre mondial, la géostratégie, la propagande, l'impérialisme, le nucléaire, l'économie, l'environnement et la culture, illustré de documentaires. Site géré par des journalistes bénévoles, sans aucune obédience politique, religieuse ou autre.
  • Contact

STOP TAFTA !

Rechercher

Dossiers les plus consultés